mercredi 13 avril 2016

Blanc, ceinture noire de quart raté

Julien Lepers, en ancien présentateur de Questions pour un Champion qu'il est, a dû s'esclaffer hier soir devant son poste de télévision: "quatre à la suite!". Impossible de le lui reprocher puisque Laurent Blanc s'est incliné pour la quatrième fois en autant de tentatives en quart de finale de Ligue des Champions. Une fois avec Bordeaux et les trois dernières avec le PSG. La marche serait-elle trop haute pour le cévenol?

Laurent Blanc est en partie fautif du fiasco d'hier soir. En partie seulement, en effet les cadres de l'équipe le sont aussi. Pourtant ce sont dans les grands rendez-vous que les grands joueurs s'affirment. Force est de constater qu'il n'y en eut aucun lors de cette double confrontation mancunienne.
Le coach parisien n'a certes pas mis les joueurs dans les meilleures dispositions pour qu'ils s'expriment librement.
 
©l'Equipe

Blanc n'est pas connu pour être un adepte du changement. Quelle fut alors notre surprise au moment de l'annonce des compositions d'équipe. Troquer l'habituel et maitrisé 4-3-3 pour un innovant et surprenant 3-5-2. Un choix déconcertant. Même constat avec la double titularisation d'Aurier d'ailleurs. Seulement Héraclite nous avait peut être prévenu il y a quelques années : "rien n'est permanent, sauf le changement".
Ce système dans le football moderne n'est utilisé qu'en Italie et ceci par quelques équipes. La liste des récents vainqueurs sur la scène continentale parle d'elle-même. Aucun club n'a gagné la compétition avec pareille tactique. L'année dernière, la Juventus avait d'ailleurs adopté un 4-4-2 lors de la finale contre Barcelone. Les derniers vainqueurs italiens, Milan en 2007 et l'Inter en 2010, recouraient également à un autre système.

Blanc, en prenant ce pari, s'est fourvoyé. Avoir de l'audace ne signifie pas nécessairement détenir la vérité. Le tâtonnement expérimental n'a pas sa place en Ligue des Champions. Le coach parisien a pris un risque exagéré. En regard soit de l'adversaire soit de l'importance du match, cela peut s'apparenter à une faute professionnelle. Ensuite, son erreur est d'autant plus manifeste que Paris a commencé à exister en deuxième mi-temps lorsqu'il a changé le système. D'abord un passage à un 4-2-3-1 pour ensuite finir la rencontre en 4-3-3. Malheureusement le mal était fait. Paris a perdu une mi-temps à essayer de survivre. Ibra et Di Maria ont passé leurs temps à se marcher dessus. Aurier ne savait plus où se mettre. Le seul à avoir surnagé dans ce déluge francilien aura été le capitaine, comme un symbole, Thiago Silva.
Sans un manque de réussite des citizens, à l'image d'Agüero et de son pénalty manqué, le score final aurait pu être beaucoup plus lourd encore. 

Mis à part les choix désastreux d'un coach à la dérive, les parisiens n'ont pas eu ce supplément d'âme qui leurs avaient permis de se qualifier face à Chelsea l'année dernière. 
A voir la manière dont Ibra a plus pesé sur sa propre équipe que sur celle de son adversaire, il n'y avait que peu d'issue favorable à ce match. Bref, s'il y avait encore des partisans à une prolongation d'Ibra au PSG, le suédois a tout simplement mis fin à toute once de désir restant hier soir. Car indépendamment de ses deux coup francs il a plus souvent été en position de hors-jeu qu’en position de frappe. 

Le PSG est passé à côté de son quart de finale. Les motifs d'excuses existent. Les blessures, les suspensions et les méformes sont présentes. Cependant le football est fait d'aléas et il faut savoir s'en accommoder. Le PSG n'en est pas encore capable. Le "final four" européen est sur des cimes encore inconnu et inatteignable pour Paris. Sa hauteur lui donne le vertige. Cette équipe nous provoque la même sensation.
Une amélioration est possible tout comme les demi-finales. Cela passera par un questionnement sur les hommes en place. Personne n'est irremplaçable. Une régénération semble plus que nécessaire. Il faudra donc changer mais qu’importe puisque "rien n'est permanent, sauf le changement".

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