« C'est une fiotte ! ». Serge Aurier qualifie ainsi son entraineur sur Périscope, un réseau social. Dérapage non contrôlé de la part du parisien. Malheureusement ce n'est pas son premier. L'année dernière l’ivoirien parlait vertement de la maman d'un arbitre. Aurier nous montre définitivement qu’il est le meilleur latéral du monde concernant les débordements. Laurent Blanc préfèrerait que cela se limite au terrain.
Le jeune parisien n'est
pas le seul à avoir connu des mésaventures de la sorte. Des précédents existent
bien. A titre de comparaison, il est possible d'évoquer le cas de Bastareaud.
Lors d'un rassemblement du XV de France ce dernier arrive en conférence de
presse avec un œil au beurre noir. Il affirme avoir été agressé au sortir d'un
bar. La vérité est tout autre. Une grande descente de houblon lui a provoqué
une arrivée à terre trop violente. Surtout quand le coin d'une table est sur le
chemin.
Avant d'effacer ce
mensonge, le Premier Ministre kiwi avait tout de même fait des excuses
nationales. Incroyable bêtise.
Les leçons du passé ne
portent jamais. Les sportifs ne comprennent ni qui ils sont, ni le monde qui
les entoure. Ce sont des personnages publics. Des obligations leur incombent.
Leur bonne conduite publique est un élément constitutif du lien les unissant à
leur employeur et à leurs supporters.
©Foot01.com
La négligence juvénile
revient souvent comme l’argument excusant leurs erreurs. Certes la
préméditation est définitivement à exclure. Cependant Aurier a tout de même
discrédité publiquement son entraineur, ses coéquipiers et a fortiori son club.
L’ivoirien n’a pas été licencié mais sa carrière parisienne est
hypothétiquement à l'arrêt. Oui hypothétiquement, puisque le sort de celle-ci
dépend de l’attitude du coach et des joueurs à la suite de l'affaire. Car il
sera bien réintégré au groupe professionnel à la fin de la semaine, mais cela
ne nous dit pas s’il en sera de même au sein du collectif. Un vestiaire
fonctionne autour d’un cercle de confiance et notre ami Serge l’a brisé. Reste
à connaître la capacité de pardon des joueurs parisiens.
L’attitude d’Aurier se
démarque de celle normalement utilisée par les joueurs lorsqu’ils s’expriment.
En effet ces derniers mettent la main devant la bouche. Ce qui évite de lire
sur leurs lèvres. Le latéral droit parisien doit donc faire la différence entre
la sphère publique et une conversation privée. Une nécessité de maturité en
somme.
Le football semble
coutumier du fait. L’argent rend fou les footballeurs et leurs entourages. Ces
derniers ne les poussent pas toujours à s’élever. C’est bien malheureux.
Pour un sportif, le
haut niveau se joue sur des détails. La moindre erreur peut être fatale. A
croire qu'en dehors des terrains de jeu, il l'oublie.
L'attitude est
évidemment regrettable. Cependant la bêtise n'est pas un délit. Dans la vraie
vie, ces jeunes apprendraient le monde. En étant des sportifs de haut niveau,
leur perception de celui-ci est biaisée. Aurier n'est finalement pas une fiotte
mais un pénitent en quête de rédemption.