mercredi 23 mars 2016

Serge vous n'Aurier pas dû


« C'est une fiotte ! ». Serge Aurier qualifie ainsi son entraineur sur Périscope, un réseau social. Dérapage non contrôlé de la part du parisien. Malheureusement ce n'est pas son premier. L'année dernière l’ivoirien parlait vertement de la maman d'un arbitre. Aurier nous montre définitivement qu’il est le meilleur latéral du monde concernant les débordements. Laurent Blanc préfèrerait que cela se limite au terrain.

Le jeune parisien n'est pas le seul à avoir connu des mésaventures de la sorte. Des précédents existent bien. A titre de comparaison, il est possible d'évoquer le cas de Bastareaud. Lors d'un rassemblement du XV de France ce dernier arrive en conférence de presse avec un œil au beurre noir. Il affirme avoir été agressé au sortir d'un bar. La vérité est tout autre. Une grande descente de houblon lui a provoqué une arrivée à terre trop violente. Surtout quand le coin d'une table est sur le chemin.
Avant d'effacer ce mensonge, le Premier Ministre kiwi avait tout de même fait des excuses nationales. Incroyable bêtise.

Les leçons du passé ne portent jamais. Les sportifs ne comprennent ni qui ils sont, ni le monde qui les entoure. Ce sont des personnages publics. Des obligations leur incombent. Leur bonne conduite publique est un élément constitutif du lien les unissant à leur employeur et à leurs supporters.

©Foot01.com

La négligence juvénile revient souvent comme l’argument excusant leurs erreurs. Certes la préméditation est définitivement à exclure. Cependant Aurier a tout de même discrédité publiquement son entraineur, ses coéquipiers et a fortiori son club. L’ivoirien n’a pas été licencié mais sa carrière parisienne est hypothétiquement à l'arrêt. Oui hypothétiquement, puisque le sort de celle-ci dépend de l’attitude du coach et des joueurs à la suite de l'affaire. Car il sera bien réintégré au groupe professionnel à la fin de la semaine, mais cela ne nous dit pas s’il en sera de même au sein du collectif. Un vestiaire fonctionne autour d’un cercle de confiance et notre ami Serge l’a brisé. Reste à connaître la capacité de pardon des joueurs parisiens.

L’attitude d’Aurier se démarque de celle normalement utilisée par les joueurs lorsqu’ils s’expriment. En effet ces derniers mettent la main devant la bouche. Ce qui évite de lire sur leurs lèvres. Le latéral droit parisien doit donc faire la différence entre la sphère publique et une conversation privée. Une nécessité de maturité en somme.
Le football semble coutumier du fait. L’argent rend fou les footballeurs et leurs entourages. Ces derniers ne les poussent pas toujours à s’élever. C’est bien malheureux.
Pour un sportif, le haut niveau se joue sur des détails. La moindre erreur peut être fatale. A croire qu'en dehors des terrains de jeu, il l'oublie.

L'attitude est évidemment regrettable. Cependant la bêtise n'est pas un délit. Dans la vraie vie, ces jeunes apprendraient le monde. En étant des sportifs de haut niveau, leur perception de celui-ci est biaisée. Aurier n'est finalement pas une fiotte mais un pénitent en quête de rédemption.

mardi 15 mars 2016

Plus personne ne s'embrasse sous le Guy

Ah qu’elle semble loin l’époque où la nomination de Guy Novès semblait être la réponse à tous les maux du XV de France. Force est de constater que le sorcier n’est pas magicien. Il ne dispose indubitablement pas de baguette magique. Cependant sa science de l’ovalie va faire des ravages. C’est une certitude. Il lui faut seulement du temps. Car on le sait tous, le temps arrange toujours les choses. Enfin pas pour tous, n’est-ce pas Philippe. Il faut juste espérer que les résultats arrivent avant l’horizon 2017 et le Japon.

En revanche il est possible de se demander si Guy Novès n’a pas sous-estimé le niveau international ? Car il faut bien l’avouer changer 3 fois de charnières et autant de fois de paires de centres en 4 matchs n’aide pas aux automatismes. Il semble nécessaire de réduire la rotation. Ensuite Novès a semble-t-il vraiment voulu se démarquer de son prédécesseur. PSA n’avait jamais battu l’Irlande et encore moins perdu face à l’Ecosse. Le sorcier prend le contrepied. Ah quel taquin ce Guy.  

 
 
©L'Equipe

Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. En effet, les deux essais tricolores marqués par Guirado et Fickou sont spectaculaires. Ils sont le fruit d’une alternance de jeu bien pensée, d’une belle patience et surtout d’une qualité technique épatante. En somme ces actions sont emblématiques du système de jeu souhaité par le staff technique tricolore. Cette équipe doit donc réitérer ces mouvements sur l’ensemble d’un match. Car mis à part ces essais, le match des Bleus est d’une pauvreté navrante. Eddie Jones, manager du XV de la Rose, résume assez bien le match de la France : « elle a montré qu’elle pouvait par moments proposer un rugby sublime. Bon ! parfois, c’était moins sublime ». Que ce soit la mêlée, l’attaque, la défense ou le jeu au pied, rien n’allait. Pourtant la mêlée écossaise n’est pas connue pour être la plus terrifiante. C’est dire la prestation de nos avants. D’ailleurs sur 12 mêlées 11 furent sous introductions écossaises. Pareille prestation samedi est inimaginable. L’équipe doit être capable d’alterner le jeu. Se contenter de ballons portés et espérer des pénaltouches est utopique. PSA es-tu encore là ?

Contre Galles, le jeu au pied d’occupation était inexistant mais là aussi, c’est à se demander s’ils ont étudié la vidéo. Il faut utiliser le jeu au pied offensif afin d’aller derrière le premier rideau. Car jouer au large et utiliser la vitesse n’est pas suffisant. La France a besoin d’un bon demi d’ouverture ! Trinh-Duc a déçu dans sa réussite et son utilisation du jeu au pied. Les Bleus auraient dû mener 10-0 si le montpelliérain n’avait pas « foiré » deux coups de pieds. Ces deux manqués l’ont a priori sorti de son match.

Cependant la défaite des Bleus n’est pas seulement due à leurs insuffisances criantes mais également au réalisme parfois chanceux des écossais. Stuart Hogg a montré une fois de plus qu’il faisait partie des tous meilleurs à son poste. Un essai et une passe volleyée à l’aveugle sont à mettre à son actif. Rien que ça. Puis, suite à la blessure de Russel, il s’est mué en chef d’orchestre et cela à seulement 23 ans et déjà 42 sélections. Impressionnant. Par ce match il a définitivement montré à ses coéquipiers qu’ils pouvaient l’appeler « Hoggy les bons tuyaux ».

La France doit se relever, se sublimer et montrer de l’audace afin de priver les anglais de Grand Chelem. La Perfide Albion vient à Saint-Denis pour gagner. A la France de les en empêcher. Finalement pourquoi ne pas s’embrasser sous le Guy samedi un peu avant minuit…


lundi 7 mars 2016

Wonder Ousmane

Ousmane Dembélé, un nom à retenir. Ce joueur a réussi en l’espace de quelques matchs deux exploits. Le premier, l’affolement qu’il suscite en L1 et le second, l’arrêt de la médiatisation du cas Gourcuff. Car il faut bien l'avouer, ce dernier a besoin de temps pour revenir à son meilleur niveau. De plus le fait que Dembélé soit désormais sous le feu des projecteurs ne peut que faciliter le retour à la lumière du breton.

Dembélé a failli ne jamais connaître les joies de fouler les pelouses de la L1. L’été dernier, étant en désaccord avec son club et devant le manque de considération à son égard de Montanier, il était enclin à quitter le navire. Le Red Bull Salzbourg était à l’affut. Embuscade se traduisant par une offre de 2.1 millions d’euros. Le tout pour un jeune amateur de 18 ans.  Mickaël Silvestre venait alors à la rescousse et le minot signait à ce moment-là un contrat pro de 3 ans en faveur des rouges et noirs.

©L'équipe.fr

Dembélé connait son baptême du feu en L1 le 6 novembre 2015, soit deux semaines avant les joies de sa première titularisation. Depuis, c’est 20 matchs, 9 buts et 3 passes décisives. Ce qui fait de lui le joueur de moins de 20 ans le plus prolifique des 5 grands championnats européens. Il fait mieux que le Golden Boy 2015, Anthony Martial (7 buts). 
Ensuite à titre de comparaison Cristiano Ronaldo mettait 42 matchs pour inscrire six réalisations, Dembélé lui avait besoin de seulement 19 matchs. Rennes possède avec ce joueur un diamant brut. Le club à travers Rolland Courbis va devoir maintenant le polir mais surtout le protéger.

Hier lors du derby, il a illuminé le stade de sa technique, sa vitesse et son sens aiguisé de l’attaque. En une mi-temps il inscrit un hat-trick. Impressionnant ! Réussir un triplé à 18 ans dans un derby montre toute l’étendue de son talent. Dembélé a bien choisi son jour pour rayonner puisque le directeur technique du Barça et son adjoint étaient venus le superviser. Ils n’ont sûrement pas dû être déçus du spectacle.

Ce joueur semble être une superbe promesse du football hexagonal. Ce qui peut sûrement pousser Deschamps à la réflexion. D'ailleurs pourquoi ne pas imaginer une première convocation dans 10 jours. Car il faut bien l'avouer, ce joueur est un délice pour les papilles gustatives des amateurs du ballon rond.
Il joue sans complexe,  et ne se pose aucune question. De plus, marchant à l'instinct, c'est une merveille de le regarder. Cela tombe bien puisque comme le dit si justement William Shakespeare "c'est une chose merveilleuse que l'instinct". Et mon instinct me dit que la France a de la chance de posséder une pépite comme Dembélé, alors pourquoi s'en passer.