mardi 15 mars 2016

Plus personne ne s'embrasse sous le Guy

Ah qu’elle semble loin l’époque où la nomination de Guy Novès semblait être la réponse à tous les maux du XV de France. Force est de constater que le sorcier n’est pas magicien. Il ne dispose indubitablement pas de baguette magique. Cependant sa science de l’ovalie va faire des ravages. C’est une certitude. Il lui faut seulement du temps. Car on le sait tous, le temps arrange toujours les choses. Enfin pas pour tous, n’est-ce pas Philippe. Il faut juste espérer que les résultats arrivent avant l’horizon 2017 et le Japon.

En revanche il est possible de se demander si Guy Novès n’a pas sous-estimé le niveau international ? Car il faut bien l’avouer changer 3 fois de charnières et autant de fois de paires de centres en 4 matchs n’aide pas aux automatismes. Il semble nécessaire de réduire la rotation. Ensuite Novès a semble-t-il vraiment voulu se démarquer de son prédécesseur. PSA n’avait jamais battu l’Irlande et encore moins perdu face à l’Ecosse. Le sorcier prend le contrepied. Ah quel taquin ce Guy.  

 
 
©L'Equipe

Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. En effet, les deux essais tricolores marqués par Guirado et Fickou sont spectaculaires. Ils sont le fruit d’une alternance de jeu bien pensée, d’une belle patience et surtout d’une qualité technique épatante. En somme ces actions sont emblématiques du système de jeu souhaité par le staff technique tricolore. Cette équipe doit donc réitérer ces mouvements sur l’ensemble d’un match. Car mis à part ces essais, le match des Bleus est d’une pauvreté navrante. Eddie Jones, manager du XV de la Rose, résume assez bien le match de la France : « elle a montré qu’elle pouvait par moments proposer un rugby sublime. Bon ! parfois, c’était moins sublime ». Que ce soit la mêlée, l’attaque, la défense ou le jeu au pied, rien n’allait. Pourtant la mêlée écossaise n’est pas connue pour être la plus terrifiante. C’est dire la prestation de nos avants. D’ailleurs sur 12 mêlées 11 furent sous introductions écossaises. Pareille prestation samedi est inimaginable. L’équipe doit être capable d’alterner le jeu. Se contenter de ballons portés et espérer des pénaltouches est utopique. PSA es-tu encore là ?

Contre Galles, le jeu au pied d’occupation était inexistant mais là aussi, c’est à se demander s’ils ont étudié la vidéo. Il faut utiliser le jeu au pied offensif afin d’aller derrière le premier rideau. Car jouer au large et utiliser la vitesse n’est pas suffisant. La France a besoin d’un bon demi d’ouverture ! Trinh-Duc a déçu dans sa réussite et son utilisation du jeu au pied. Les Bleus auraient dû mener 10-0 si le montpelliérain n’avait pas « foiré » deux coups de pieds. Ces deux manqués l’ont a priori sorti de son match.

Cependant la défaite des Bleus n’est pas seulement due à leurs insuffisances criantes mais également au réalisme parfois chanceux des écossais. Stuart Hogg a montré une fois de plus qu’il faisait partie des tous meilleurs à son poste. Un essai et une passe volleyée à l’aveugle sont à mettre à son actif. Rien que ça. Puis, suite à la blessure de Russel, il s’est mué en chef d’orchestre et cela à seulement 23 ans et déjà 42 sélections. Impressionnant. Par ce match il a définitivement montré à ses coéquipiers qu’ils pouvaient l’appeler « Hoggy les bons tuyaux ».

La France doit se relever, se sublimer et montrer de l’audace afin de priver les anglais de Grand Chelem. La Perfide Albion vient à Saint-Denis pour gagner. A la France de les en empêcher. Finalement pourquoi ne pas s’embrasser sous le Guy samedi un peu avant minuit…


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